Aller droit au succès

Qu’est-ce qui vous a motivée à suivre la formation de Directrice RH?

J’ai travaillé pendant près de quatorze ans pour Pontoon, un département d’Adecco spécialisé dans l’outsourcing de projets RH. Dans la gestion de produits, ma mission était de concevoir et de lancer de nouveaux services ou des prestations supplémentaires à l’échelon international – des prestations globales parmi lesquelles le design, les prix, les partenariats ou la mise en œuvre opérationnelle sur les marchés européens clés entraient dans mon domaine de responsabilité. Ces quatre dernières années, comme responsable des affaires Pontoon en Europe centrale, je dirigeais la vente de nos prestations et gérais 200 collaborateurs.

Vous avez donc assumé une fonction orientée vers l’entrepreneuriat ?

Oui, tout à fait. L’accent était mis sur le succès de l’entreprise et sur la vente de nos prestations globales, mais mon activité me permettait également d’approfondir la matière et les thèmes qui touchent aux RH – et cela me plaisait beaucoup. Pontoon est imprégnée de culture américaine; cela se reflète dans la stratégie globale de l’entreprise, mais aussi dans sa vision des RH. Le fonctionnement des ressources humaines en France est totalement différent. On parle d’un marché particulier qu’il a fallu aborder et développer autrement. Au siège américain, les responsables l’ont compris; ils m’ont confié la responsabilité RH et m’ont demandé d’adapter la stratégie du groupe pour l’Europe. Mon travail me passionnait et c’est ainsi qu’a germé l’idée de suivre une formation continue en RH.  

Comment avez-vous vécu la formation de Directrice RH?

Comme je n’avais pas occupé une position RH classique, ce changement était passionnant. À l’instar de mes collègues, j’ai suivi cette formation en cours d’emploi. Je me réjouissais d’entamer cette année d’études, mais la gestion du temps entre travail et formation s’est avérée par moment un vrai défi. Malgré cela, j’ai vécu cette période de manière positive, parce que je m’y étais préparée de manière ciblée.

Il a fallu d’abord passer les examens avant de décrocher le titre. Comment vous y êtes-vous préparée?

Le cursus était bien structuré et les sujets étaient aussi variés qu’orientés vers la pratique. Avant les examens, nous nous sommes concentrés, en plus des unités d’apprentissage ciblées, sur le traitement de cas pratiques. L’objectif était d’en déduire une stratégie RH et de prioriser les différents projets – donc des tâches que je connaissais de par mon travail. Tous mes collègues étaient issus des RH, mais je n’ai jamais ressenti cela comme un désavantage par rapport à ma carrière. Les examens se sont très bien passés, seule la planification aurait pu être un peu meilleure. J’avais une pause de six heures entre deux parties d’examen.

Comment évaluez-vous la qualité de la formation sur la base de votre expérience professionnelle, qu’est-ce qui vous frappe ?

En raison de mon parcours professionnel, j’ai tendance à analyser l’entreprise dans son ensemble. J’ai apprécié le fait qu’une large place ait été accordée au thème RH et Gestion d’entreprise tandis que certains collègues auraient préféré approfondir des sujets RH. Au cours de la formation, entre autres, le thème de l’élasticité des prix a été abordé ce que j’ai trouvé passionnant en raison de mes connaissances en marketing, tandis que d’autres ne s’y intéressaient pas particulièrement. La formation est parfaitement bien structurée et j’ai pu immédiatement mettre en pratique les nouvelles connaissances acquises. Je bénéficie d’une pensée entrepreneuriale qui me permet de comprendre rapidement comment les instruments RH peuvent être intégrés dans la stratégie globale.

Que conseillerez-vous aux collègues qui envisagent une formation continue ?

J’ai opté pour la formation de Directrice RH avec diplôme fédéral parce que le cursus met l’accent sur les liens entre la gestion des RH et la direction de l’entreprise. Il s’agit d’une formation de généraliste offrant une perspective élargie sur l’ensemble de l’organisation et qui met en évidence le rôle des RH et leur soutien à la réalisation des objectifs de l’entreprise. A mon avis, cette vision plus large est précieuse et fait la différence avec un CAS qui est nettement moins axé sur la direction de l’entreprise. A mes yeux, il lui manque la vue d’ensemble ou la perspective de la contribution du travail des RH au succès de l’entreprise.

Je suis persuadée de la valeur ajoutée qu’apporte cette formation continue et la recommande chaleureusement à toutes celles et ceux qui assument une fonction de direction dans les RH ou qui aspirent à un tel poste. Quiconque envisage cette formation devrait être au clair sur sa vision et sa perception personnelle du profil professionnel en RH.  

Depuis le 1^er mai, vous êtes Directrice RH chez Emeria Switzerland. Pourquoi avez-vous décidé de changer de poste ?

Ce poste me permet de changer de perspective. J’ai quitté le département Sales & Development et me consacre à un travail qui m’offre une grande marge de manœuvre. La société Emeria est active à l’échelon international. Elle compte 700 agences et emploie près de 40‘000 collaborateurs dans 7 pays. Emeria Switzerland est un fournisseur de services immobiliers actif en Suisse et occupe 600 collaborateurs. Comme Directrice RH, je suis consciente de l’impact important d’une bonne politique du personnel sur le développement de l’entreprise et me réjouis de contribuer au succès de l’entreprise grâce à mon savoir-faire et à mon expérience.

Quels sont les sujets-clés dont vous vous occupez actuellement ?

Quand les collaborateurs ont une vision de l’avenir, cela a un impact important sur eux-mêmes et sur l’ensemble de l’entreprise. Les collaborateurs devraient pouvoir viser des objectifs concrets et s’engager pour assurer la satisfaction des clientes et des clients. Il faut abandonner l’approche traditionnelle orientée vers les intrants caractérisés par des cahiers de charge fixes et opter pour une orientation vers les résultats permettant une productivité accrue et nettement plus d’initiative personnelle. Un autre sujet est le regroupement de différentes cultures d’entreprise, car Emeria a connu une croissance importante grâce à de nombreuses acquisitions externes. L’objectif est de créer des points communs, de tenir compte des spécificités régionales et d’établir une culture de leadership qui nous lie tous les uns aux autres.

Quelle est votre attitude envers l’apprentissage et la formation continue ?

Je suis le meilleur exemple d’un parcours non classique en RH; je me suis formée « sur le tas » et j’ai acquis de nombreuses connaissances de manière autodidacte et individuelle. Après mes études, j’ai obtenu un CAS en direction d’entreprise et ensuite, la Ceinture Verte Lean Six Sigma (une formation de gestion de projets). J’ai dirigé une équipe de 200 collaborateurs qui ont généré un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros.

Les entreprises ont tendance à sous-estimer à quel point les personnes peuvent être polyvalentes, même sans diplôme, et se privent ainsi de collaborateurs précieux. Il faut avoir du courage pour engager des collaborateurs dans certains projets sans être sûr qu’ils en sont capables. Mais cela représente un potentiel très prometteur, car les compétences peuvent être développées – et changent.

En dépit de, ou peut-être justement grâce à mon parcours professionnel atypique, j’ai obtenu un poste à responsabilités qui m’offre une grande marge de manœuvre. La formation est un investissement en soi – et ce choix est possible pour tous.

Je vous remercie pour l’interview !

Mme Zbinden, vous avez quitté le métier d’enseignante pour assumer une fonction administrative – on dirait un changement de cap radical. Comment en êtes-vous venue à cette nouvelle voie ?

La différence entre les deux métiers n’est pas aussi grande qu’elle ne le paraît. Ma profession initiale implique beaucoup de contacts sociaux, mais aussi des tâches administratives. J’ai donc pu acquérir de solides connaissances dans les deux domaines. Depuis un an, je travaille au sein d’une petite équipe. Nous nous respectons et nous soutenons mutuellement. Je suis heureuse d’être ici et j’étais ravie de m’investir pour acquérir de nouvelles connaissances, notamment en ressources humaines.

Pour cela, il vous manquait un bagage technique ?

J’ai voulu combler cette lacune avec une formation continue de six mois. Outre la matière scolaire, j’ai acquis de nombreuses connaissances en autodidacte et j’ai étudié la littérature technique qui m’a été recommandée par mon supérieur hiérarchique. Je suis curieuse, j’aime les défis, j’adore apprendre et je voulais tout faire pour réussir ma reconversion professionnelle. Mon activité professionnelle, la formation à l’école et mes études personnelles étaient parfaitement complémentaires. Mes différentes activités m’ont permis d’établir des liens et de comprendre et situer la fonction de RH en tant que maillon de la chaîne d’un système opérationnel global.

Considérez-vous tous les contenus scolaires et les questions d’examen comme pertinents dans la pratique professionnelle ?

Il n’est pas si facile de répondre à la question. Très souvent, la matière théorique va au-delà de ce que nous pouvons utiliser et appliquer dans la pratique. Mais cela ne me gêne pas. Je trouve qu’il est important de savoir établir des liens pour gagner une vue globale. L’ensemble de la matière théorique m’aide à mieux comprendre le contexte. Et j’applique, effectivement, une bonne partie de mes nouvelles connaissances dans mon quotidien professionnel.

Comment vous êtes-vous préparée aux examens pour être capable de réaliser la meilleure performance possible le jour J ?

Avant chaque leçon, j’ai consulté les objectifs d’apprentissage dans les Directives d’examen pour pouvoir poser les bonnes questions. De retour chez moi, j’ai élaboré des résumés. La nouvelle formule « open book » nous permet d’amener un grand classeur fédéral avec notre propre matériel à l’examen. J’ai investi beaucoup de temps pour préparer des documents très succincts. De plus, j’ai fait des exercices, j’ai participé aux examens internes de l’école et j’ai travaillé mes lacunes. Bien que je me sois sentie bien préparée, j’étais sous une forte pression de temps pendant l’examen de simulation et je n’ai pas réussi à répondre à toutes les questions. De plus, j’ai aussi perdu beaucoup de points parce que certaines questions à choix multiples sont évaluées selon le système des points négatifs. C’est pourquoi je n’aurais réussi l’examen que de justesse.

Quelles conclusions en avez-vous tirées ?

Cette précieuse expérience m’a fait réfléchir. Elle était aussi très utile pour me familiariser avec la technique de questionnement et la plateforme d’examen. J’ai décidé de me fixer une limite de temps pour chaque tâche du « vrai » examen et de répondre aux questions – dans la mesure du possible – tout de suite pour éviter de devoir retourner en arrière. Je me suis également rendu compte de l’éventualité d’être confrontée à un nouveau sujet à l’examen du certificat. C’était effectivement le cas – il fallait y répondre sur la base de notre compréhension générale de la matière.

Qu’est-ce qui aide le plus pour l’examen : apprendre la matière par cœur ou en développer une compréhension approfondie ?

Il est utile de « bûcher » pour apprendre certaines formules ou connaître les déductions des assurances sociales pour éviter de perdre du temps en les vérifiant à l’aide du classeur. Mais avec une bonne organisation et préparation, la moitié du travail est déjà faite. Si je sais où trouver les choses, je suis tout simplement moins stressée. C’est pourquoi j’apprécie la formule « open book », elle correspond à la réalité au travail – nous devons vérifier les points dont nous ne sommes pas sûrs, nous devons donc avoir le droit de le faire pendant l’examen. Je me suis très bien retrouvée dans mon classeur et je l’ai l’utilisé essentiellement à des fins de contrôle. 

Selon quelle méthodologie l’examen est-il conçu ?

Un certain nombre, parmi les 80 questions, était de type choix multiple, sélection ou attribution. Les questions ouvertes touchent généralement des cas juridiques. Il fallait bien évidemment établir des décomptes de salaire. Cela vaut la peine d’apprendre à le faire, ils rapportent tellement de points ! Quant aux questions ouvertes, il était important de répondre à la question de manière précise et de justifier la réponse de manière pertinente.

Une nouvelle plateforme informatique a été programmée pour les examens. A-t-elle fait ses preuves ?

Oui, elle a parfaitement bien fonctionné. Par exemple, j’ai beaucoup apprécié l’option d’afficher l’ensemble des 80 questions à l’aide d’un bouton et de voir en un coup d’œil celles auxquelles j’avais déjà répondu. De plus, le nombre de points maximum et la thématique apparaissaient lorsque la souris passait sur les questions. 

Quelle était votre stratégie pour passer l’examen ?

Tout d’abord, j’ai répondu aux questions rapportant le plus de points parce que ce sont celles qui prennent aussi le plus de temps. Lors de l’examen de simulation, j’ai fait l’inverse, ce qui a moyennement bien marché.

Comment avez-vous vécu la situation d’examen ?

Je me suis sentie plutôt à l’aise. Nous n’étions que dix dans la salle d’examen, la chaise était confortable et j’avais de la place. J’avais apporté des boissons et même un petit ventilateur au cas où il aurait fait trop chaud. Je voulais simplement éliminer un maximum d’éléments perturbateurs extérieurs pour me concentrer pleinement sur l’examen. C’était super. Cela dit, je n’étais pas certaine d’avoir réussi. La seule chose dont j’étais vraiment sûre, c’est que j’avais réussi à répondre à toutes les questions, ce qui n’avait pas été le cas lors de l’examen de simulation. 

Quand avez-vu reçu le message que vous avez réussi ?

Lorsque j’étais en vacances à Londres. L’e-mail « Vous avez réussi » était accompagné d’une invitation à la cérémonie de clôture, à Bienne. J’ai d’abord pensé y renoncer, mais j’ai finalement changé d’avis. Je ne savais pas qu’il y aurait un classement des lauréat·e·s. Lorsque mon nom a été prononcé, je ne comprenais plus rien. Ma moyenne était de 5,5, je n’aurais jamais pensé pouvoir réaliser le meilleur résultat.  

Quelles ont été les réactions de votre entourage ?

Tout le monde était très fier. Mon supérieur hiérarchique était ravi et a tout de suite organisé un apéro spontané !

Est-ce que vous avez changé de poste après avoir décroché le certificat ?

Non, pas vraiment. Avec le certificat, j’ai rattrapé les qualifications qui sont nécessaires pour ce poste. Mais aujourd’hui, je sais que je suis compétente dans mon travail. J’agis de manière plus autonome et j’ai gagné en assurance et en efficacité.

Avez-vous d’autres projets de formation ?

Je vise le brevet de spécialiste RH lorsque le temps sera venu. Mon supérieur hiérarchique me soutiendrait. Pour lui, il est important qu’on se développe en permanence, tant au niveau personnel que sur le plan de l’entreprise. Mais pour l’instant, je me concentre sur des formations continues très ciblées, portant, par ex., sur la numérisation des RH.   

Quelles sont les perspectives sur le marché du travail dans le domaine des RH ?

En principe, chaque entreprise qui occupe des employé·e·s a besoin d’une fonction RH. Bien entendu, la question qui se pose est de savoir quelles tâches administratives peuvent être automatisées. Mais dans toute fonction de conseil ayant trait aux questions sociales, l’être humain est indispensable, on ne peut pas nous l’enlever (rit).

Pouvez-vous également appliquer vos connaissances professionnelles dans votre vie privée ?

J’ai appris à anticiper les choses, d’avoir de l’empathie, d’assumer différents rôles, de me montrer compréhensive, de poser des questions et de discuter – ce sont des compétences qui sont aussi très précieuses dans la vie privée, par ex., en cas de conflits. Au niveau technique, je peux donner des conseils en matière d’assurances sociales. Je sais vérifier des contrats de travail et donner des informations sur un licenciement ou sur un CV. Les connaissances en RH sont bien plus utiles dans le contexte privé qu'on ne pourrait le penser à première vue.